Bonjour à tous ! Je vous fais juste une petite intro parce que dans cette vidéo on va parler de consommation de substances qui sont illégales en France (et qu’il ne faut évidemment pas du tout consommer). Si jamais vous avez besoin de vous faire accompagner, n’hésitez pas à appeler Drogues-Info-Service au 0800 23 13 13. Sinon, vu que c’est un sujet un peu sensible la personne qui a souhaité venir témoigner va rester anonyme. Vous ne verrez pas son visage mais juste une image d’illustration. C’est également un sujet que j’avais envie de traiter depuis quelques temps suite aux messages que vous m’envoyez et mon expérience personnelle. C’est quelque chose d’assez présent dans l’univers de la douance et donc j’ai décidé d’aller en avant dans cette vidéo. Il faut savoir que YouTube ne va pas la monétiser donc je la fais vraiment de de bon coeur. Voilà voilà, je vous dit bon visionnage !
NB : cet article est la transcription de la vidéo ci-dessus
Bonjour à tous, merci beaucoup d’être de nouveau parmi nous. Aujourd’hui j’ai le plaisir d’accueillir une petite zèbre qui a choisi de nous parler d’un sujet un peu particulier. Je vous laisse vous présenter.
– Alors je m’appelle Azilis. J’ai découvert depuis peu que j’étais un zèbre par hasard en fait. Bon, on m’avait mis un peu la puce à l’oreille mais je n’y croyais pas. Le sujet je voulais aborder ce sont les addictions, notamment le ca**abis. Parce que quand on est un zèbre voilà on a les pensées qui partent dans tous les sens, beaucoup de mal à les canaliser, et c’est vrai que j’ai goûté et ça m’a calmée. Bon après depuis… C’était juste une expérience en fait. Je dormais. Mais ce n’est pas la solution non plus. Il faut apprendre à canaliser ses pensées, chose que je n’arrive pas encore toute seule parce que j’ai découvert il n’y a que quelques mois que j’étais une zèbre au détour d’une valorisation mon image professionnelle à la suite d’une formation pour être conseillère en insertion professionnelle. C’est vrai que cette formation m’avait un peu bousculée parce que les méthodes utilisées n’étaient pas adaptées et je me sentais un peu en décalage avec tout le reste de l’équipe. Ça a été un bouleversement total pour moi cette formation pour être conseillère d’insertion professionnelle. C’est rencontrer des publics fragiles. Et donc c’est cette dimension affective qui m’a bouleversée. Etant hypersensibleet hyper-émotive voilà… Bon après je voulais en venir où ? Je suis partie un peu trop loin je crois !
– Qu’est-ce que votre consommation a fait sur votre façon de penser, sur l’éventuelle relaxation ?
– Ça me permettait de me canaliser et de penser à une chose à la fois. Mais par contre je l’approfondissais. Elle était approfondie sans limites !
– Mais vous restiez concentrée sur la même chose.
– Ouais sur la même chose. Mais par contre j’allais trop loin. Je faisais le tour des choses et après ça allait mieux. C’était « hop » quelque chose que je pouvais supprimer de ma tête et après penser encore à autre chose. C’est vrai que je pense beaucoup beaucoup beaucoup et trop. Je suis moins dans l’action du coup. J’évalue tous les risques. Je ne peux pas prendre une décision sans tout évaluer, sans bénéfice / risque… c’est compliqué. Mais bon
je suis dans l’apprentissage. C’est tout récent pour moi donc j’apprends. Je suis dans l’apprentissage de mon comportement, de ma façon d’être.
– Et aujourd’hui vous en êtes où de cette consommation ?
– Ça reste temporaire quand je me sens submergée. Notamment là j’ai fait la formation d’un an de CIP (Conseillère en Insertion Professionnelle) mais je n’ai pas été jusqu’à l’examen parce que j’étais prise de panique. La peur de l’échec. J’ai fini la formation mais quinze jours avant l’examen je suis tombée en dépression. J’étais trop submergée d’émotions et je n’ai pas pu aller jusqu’au bout. Je suis reprise sur la session de janvier prochain. Ça m’a laissé une année de plus pour apprendre encore plus. Parce qu’en fait c’est un puzzle l’insertion. Et moi mon puzzle il était plus grand que les autres donc il me fallait plus de temps pour tout assimiler parce qu’il y a tellement de composantes dans ce métier qu’il me fallait tout à portée de main. Donc il m’a fallu plus de temps. Et là je n’avais pas ma consommation ! Donc j’étais très dispersée. Ma formatrice me le disait « Azilis arrêtez de vous disperser, re-concentrez-vous ! ». Oui mais si là on ne me dit pas comment faire je ne sais pas !
– Je n’ai pas le mode d’emploi ! Est-ce que cette consommation vous a donné des côtés négatifs ? Moi j’ai pas mal consommé pendant un moment et j’ai remarqué que je faisais beaucoup de crises d’angoisse. Et depuis que j’ai arrêté ça c’est vraiment beaucoup calmé.
– Alors les crises d’angoisse j’en ai toujours fait depuis petite. Après ça me coupait du monde. J’étais coupée du monde. Je m’auto-excusais en fait. Mais par contre j’étais plus active. Vu que je réfléchissais un peu moins j’étais plus dans l’action. Surtout les choses que je n’aime pas faire. Je les faisais sans réfléchir finalement. Donc oui il y a du pour et du contre, mais comme tout, comme les médicaments. Mais c’est sûr que ce n’est pas une solution. Il faut apprendre soi-même à se canaliser en fait.
– Et comment vous en étiez venue à commencer ?
– Alors en fait j’étais avec un pervers narcissique (je l’ai su après). Pour lui j’étais trop dans mes pensées. Comment dire ? Ce que je pensais c’était nul. Je partais dans tous dans les sens. Il ne me suivait pas. Il me dénigrait. Voilà la perte de confiance ! C’était un refuge pour moi aussi. C’était un refuge. J’étais dans ma tête et au moins personne ne pouvait m’embêter. C’était pour m’enfermer en fait. Je ne supportais plus cette vie et je n’avais pas les clés encore pour en sortir. Mais bon j’y ai beaucoup réfléchi et j’ai trouvé la sortie (avec pertes et fracas !). Après c’est vrai que c’était à disposition. Il plantait donc j’avais tout à portée de main.
– Ça complique la tâche. Heureusement que j’ai eu des problèmes d’argent moi, ça m’a aidé !
– Et après du jour au lendemain je m’en suis sortie sans manque en fait. C’était une expérience.
– C’était intense.
– C’est ça ! Tant qu’à faire autant faire les choses jusqu’au bout !
– Autant les faire à 200% !
– Voilà. Et après hop on passe à autre chose. Parce qu’après il y a eu l’alcool pour le lâcher prise.
– C’est venu en remplacement ?
– Oui c’est ça. Je me suis retrouvée célibataire. Je sortais beaucoup et je buvais beaucoup. C’était un lâcher prise en fait.Même si je suis quelqu’un très ouverte, je n’avais plus de barrières. Je pouvais faire beaucoup de rencontres et je n’avais pu cette barrière de poser beaucoup de questions et est-ce qu’ils vont me rejeter ? est-ce que …? Là je ne posais plus de questions du tout. Ce n’était plus moi du coup. Et puis pareil j’ai arrêté. Ça a duré un temps et j’ai vu que ce n’était pas la voie vers laquelle je voulais aller.
– C’est bien que vous arriviez à en sortir à chaque fois ! Quand on a détecté mon haut potentiel m’a psy m’avait mis en garde sur tous ces comportements addictifs. Elle m’a dit que généralement les hauts potentiels ont tendance à foncer dessus pour essayer de mettre leur cerveau en pause. Ça permet de le mettre en pause, et au lieu de penser à 17 choses en même temps on se concentre sur une (voire carrément de couper un peu tout ça). Et c’est vrai que les ressenti pas mal en fumant surtout. Moi ça me coupait beaucoup le côté émotionnel. J’avais comme un voile et je les ressentais moins. Et dès que j’arrêtais un peu pendant quelques jours ou quelques semaines j’avais l’impression d’avoir une cocotte-minute qui ressortait. Je paniquais, et je replongeais.
– Oui ça anesthésie un petit peu les émotions. On n’est plus une boule émotive.
– Exactement. On est un légume (je ne sais pas si c’est mieux).
– Mais sur le coup on est bien ! Mais ce n’est pas non plus LA solution. Il faut s’accepter. Là je suis dans ce processus d’acceptation et du coup je suis repartie en arrière sur toute ma scolarité, sur où ça a merdé.
– Quand on arrête on ouvre les yeux sur tout ce qu’il s’est passé. Ça donne un oeil neuf.
– Après il y a eu la colère aussi. Mais pourquoi on ne l’a pas vu ? Pourquoi on m’a laissé un peu de côté ? Pourquoi on n’a pas vu ce potentiel ? Je n’étais pas épanouie et là maintenant ça va de mieux en mieux. Je l’accepte. Je suis mieux. Je me sens mieux, et sans rien prendre ! Mais sans aide a par contre. J’aurais aimé être aidée mais les médecins quand j’en parlais ils me disaient d’aller prendre des antidépresseurs. Pour moi ce n’était pas la solution. J’en ai pris une semaine et j’étais complètement molle. J’étais un légume mu, bien vieilli. Une tomate bien mûre ! Je n’aimais pas l’état dans lequel ça me mettait. Les antidépresseurs ça coupe tout. Je n’ai pas prolongé l’expérience. Les somnifères aussi comme je ne dormais pas. J’avais des problèmes de sommeil. Et les somnifères pareil je n’aimais pas la sensation que ça me donnait. Donc ça aussi j’ai arrêté très vite. Pour la médecine la solution c’est de se bourrer de cachés et de ne plus penser.
– Il faut avoir la chance de tomber sur des médecins biens. Mais comme partout, tout le monde n’est pas gentil.
– Non, ils n’écoutent pas en fait. Ils doivent avoir un quota de médicaments à fournir et être en lien avec des groupes pharmaceutiques mais ça c’est un autre sujet…
– Qu’on ne va pas aborder ici sinon je vais me faire gronder par YouTube. On se recentre ! En tout cas je suis vraiment content si maintenant le comportement addictif s’est un peu plus calmé.
– Oui je revis. Être soi-même il n’y a rien de mieux finalement.
– Là je suis totalement d’accord !
– Il faut le faire accepter ça c’est encore dur auprès des autres.
– C’est la deuxième étape !
– C’est ça. Un coup tu es trop émotive, t’es trop passive et trop active, c’est tout et son contraire. C’est dur à faire accepter. J’ai toujours envie de changer le monde donc je pars dans des idées… on me dit « Pourquoi tu pars aussi loin ? ». Je ne sais pas. Pourquoi ne s’arrêter qu’à un seul point de vue ? Il y en a tellement.
– Merci beaucoup en tout cas d’avoir accepté de participer.
– De rien, j’espère que ça pourra éclairer certains.
– À mon avis c’est bien parce que ça va commencer à ouvrir le thème de ces addictions. C’est quelque chose dont je voulais parler mais je ne savais pas du tout comment. À mon avis cette vidéo va être une première pierre dans cette direction. Ça va permettre d’ouvrir un peu la parole là-dessus donc pour ça je suis super content !
– Tant mieux. C’est peut-être un peu plus dur quand c’est une femme. Les addictions sont plus taboues chez la femme.
– Ça je sais pas du tout… Pourquoi ? Dans quel sens ?
– Les femmes se cachent plus que les hommes. Et toutes les études qui se font sont sur l’homme. Il y a très peu de femmes représentatives. Il faut changer ça aussi. Ce n’est pas que le propre de l’homme.
– Tout le monde à le droit à ses addictions.
– Les femmes aussi ont un cerveau et ont le droit de penser !
– Eh bien merci beaucoup encore une fois d’avoir sauté le pas et d’être venue, et puis je vous dis à très bientôt !
– D’accord et je vous suis !
– Comme tout le monde !