Le Quotient Intellectuel (QI) est l’unité de mesure des aptitudes intellectuelles évaluées au moyen d’un test psychométrique. On l’utilise généralement pour mesurer le fonctionnement cognitif d’un individu dans le cadre d’un bilan psychologique. Passer un test de QI se fait de manière contrôlée, avec un(e) psychologue spécialisé(e) HPI. Cette évaluation psychométrique est généralement prévue dans deux situations : (1) chez les enfants et adolescents qui semblent être des élèves précoces et/ou ont des difficultés scolaires ; ou (2) chez l’adulte qui présente une maturité intellectuelle hors du commun (adulte surdoué, Asperger, etc.).
Dans le premier cas, cette évaluation de l’intelligence permettra de mettre des mots sur les éventuels maux de l’enfant. Un enfant intellectuellement précoce va fréquemment se sentir en décalage avec les autres ou faire preuve d’une grande hypersensibilité. Être surdoué n’est pas toujours chose aisée, et poser le bon diagnostic pour lui permettre de comprendre le potentiel est un premier pas. Je sais de quoi je parle : comprendre ce qu’il se passait dans ma tête m’a enfin permis de mettre un mot sur ce je ressentais. Attention par contre : douance ne rime pas toujours ennui, échec scolaire ou saut de classe. Chaque situation est différente. Dans le cas des adultes surdoués, passer différents tests de QI permet de déceler le potentiel (si potentiel il y a) et d’aider cette intelligence hors du commun à s’épanouir. À l’inverse, la psychométrie peut être utilisée pour déceler un retard mental.
Tableau de classification du QI
Historiquement, le QI par âge mental a été calculé afin de déceler les enfants à haut potentiel intellectuel et ceux avec des difficultés potentielles. Il s’agissait donc de ne mesurer les capacités intellectuelles que d’un enfant et/ou d’un adolescent au sein du système scolaire. Petit à petit, l’envie de tester toute la population s’est développée, et les tests de QI réalisables sur des adultes sont apparus avec la méthode de calcul du QI par rang. L’idée, c’est de dire que les intelligences sont réparties selon la loi normale (courbe de Gauss). L’échelle de Wechsler (la plus connue) fixe une intelligence moyenne de 100 et un écart-type de 15. Si l’histoire de la création du QI vous intéresse, je vous recommande chaudement la lecture de mon article sur le sujet (le premier lien en haut de cette page).
Pourquoi classer un quotient intellectuel ?
La classification du QI s’est donc faite à partir du moment où les tests d’intelligence ont été créés. Leur but premier était de scinder les élèves en trois catégories : les « bons », les « moyens », et les « mauvais ». Par la suite, en suivant les principes de l’eugénisme et de la création d’une « race supérieure », il est donc tout à fait logique que certains aient voulu repérer une intelligence supérieure ou un génie précoce parmi la population entière. L’intérêt de départ du classement du quotient intellectuel était donc de repérer les tulipes au milieu du fumier – ou du moins, de donner un score à partir duquel on était classé comme une tulipe et non du fumier. C’est génial, bonne ambiance.
Aujourd’hui, le politiquement correct et les progrès de la psychologie nous ont permis de changer de discours mais surtout de nous rendre compte que les personnes à haut potentiel étaient, certes, plus intelligentes, mais qu’elles avaient un fonctionnement intellectuel complètement différent. L’intérêt de la découverte précoce d’un zèbre est donc de l’aider à comprendre son fonctionnement cognitif pour l’aider à s’épanouir. C’est, à mon sens, une quête bien plus noble que précédemment (même si la classification reste la même).
Comparatif des différentes échelles de classification de l’Intelligence Humaine
Depuis, de nombreuses échelles de mesure du QI ont vu le jour. En fait, chacun a voulu mettre sa pierre à l’édifice pour pallier certaines objections faites à l’échelle du moment. Par exemple, certains tests verbaux (ou plutôt des subtests) rendaient la notion de QI verbal liée à la langue dans laquelle le test est passé. Du coup, le score global pouvait varier en fonction de notre maîtrise de la culture du pays dans laquelle on se trouve. Pour autant, notre aptitude intellectuelle restait la même. Ou alors, les capacités cognitives d’un bilan psychométrique sont évaluées par des psychologues qui ont une grande marge de manœuvre dans l’attribution des scores finaux. On peut donc se demander, à juste titre, si ces résultats ne vont pas trop varier en fonction de la familiarisation du professionnel avec l’évaluation de l’intelligence.
Bref, plein de problématiques ont conduit à plein d’échelles. Cependant, elles ont toute un point commun : elles permettent de se situer sur le continuum entre une intelligence inférieure et une grande intelligence. Je vous ai donc regroupé dans l’infographie à côté toute la classification du QI en fonction des échelles. On voit assez clairement l’importance de toujours préciser l’échelle à laquelle on se réfère. Par exemple, un QI de 75 sur l’échelle de Cattell sera à la limite basse de l’intelligence moyenne, sur une échelle de Wechsler (WAIS ou WISC) ou du K.ABC on serait pratiquement sur du retard mental, et sur l’échelle de Stanford-Binet on se situe en plein milieu de l’intelligence faible.
Interprétation du résultat du test de quotient intellectuel
Une fois que vous aurez fini votre test psychométrique, vous obtiendrez un score global (votre quotient intellectuel) qui est en fait composé des résultats de plusieurs subtests (raisonnement logique, rapidité de traitement, épreuve verbale, etc.). Si les scores des subtests sont assez proches, on dit que vous avez des résultats homogènes. Dans le cas où un (ou deux) est anormalement bas/haut, on dit que vous avez des résultats hétérogènes. L’interprétation globale des résultats ainsi que de chaque subtest doit se faire avec le (la) psychologue avec qui vous avez passé le test de QI.
Néanmoins, je vais développer un peu la classification du QI, et notamment les catégories principales – à savoir le haut potentiel, l’intelligence moyenne et le retard mental. J’ai pris la décision de ne pas parler des « tranches intermédiaires » (intelligences supérieure et faible). En effet, je les vois plutôt comme des zones tampon qui permettent de passer de l’intelligence moyenne à la catégorie du dessus ou du dessous. De plus, je pense que certaines compétences intellectuelles sont spécifiques au haut potentiel ou au retard mental. Les zones tampon ne sont que des espaces dans lesquels on acquiert telle ou telle caractéristique. Elles n’ont, à mon sens, pas d’attributs spécifiques. Encore une fois, ce n’est que mon avis.
Le haut potentiel ou QI surdoué
Les hauts potentiels – ou surdoués, ou zèbres – sont les individus dont le QI est au moins supérieur à deux écarts-types depuis la moyenne. Chez Wechsler (le plus connu) cela voudrait dire que vous avez obtenu un résultat au WAIS ou au WISC d’au moins 130 (écart-type de 15, moyenne à 100). Chez Cattell, ce serait à partir de 148 (écart-type de 24, moyenne à 100). Si vous n’êtes pas fluent avec la notion d’écart-type, je vous (ré)invite à lire mon article général sur le QI (lien tout en haut de cette page).
Le fonctionnement cognitif induit par un QI surdoué se traduit généralement par un sentiment de décalage, une hypersensibilité, et le développement d’une forte intelligence émotionnelle. La vitesse de traitement des stimuli externes et cognitifs « offrent » à l’individu doué une personnalité hors norme. Je fais moi-même parti de cette catégorie. Ma psy m’a détecté en tant que zèbre il y a quelques années, et je tente via ce site de comprendre les différentes implications d’un potentiel élevé sur ma petite vie.
L’intelligence moyenne
L’intelligence moyenne (je n’aime pas trop ce terme) désigne en fait l’intelligence que la plus grande partie de la population devrait avoir si la courbe de répartition des QI suivait la courbe normale de Gauss. Gardez bien en tête qu’il s’agit là d’une sorte d’accord entre les scientifiques, mais qu’aucune étude précise ne confirme le fait que l’intelligence humaine soit répartie selon la loi normale de Gauss. Jusqu’à présent, on s’accorde à dire que la valeur moyenne est à 100, et que du coup (toujours selon Gauss), 68% de la population doit avoir un quotient intellectuel compris à plus ou moins un écart-type de la moyenne. Ajoutez encore un écart-type et vous avez la première zone tampon (intelligence faible ou supérieure), puis l’écart-type suivant indique le début du retard mental ou du haut potentiel. Voici ci-dessous la représentation graphique de la courbe de Gauss sur les échelles de Wechsler et Cattell.
Ces classifications du QI sont en fait conçues de manière arbitraire selon le présupposé d’une répartition normale de l’intelligence. Sur l’infographie un peu plus haut, vous pourrez remarquer que la classification est symétrique au-dessus et en-dessous de la moyenne de 100. C’est d’ailleurs (en partie) cette absence d’études sur le sujet ainsi que le fait que tout soit fait et dit par accord qui me fait souvent mettre en doute la pertinence des tests de QI.
Dans tous les cas, les personnes qui se situent dans cette catégorie sont « juste » normales. Ou du moins, dans le sens qu’ont voulu en donner les personnes qui ont créé ces échelles. Elles font partie des 68% de la population qui se situent dans la moyenne, dont le score est très semblable.
Le retard mental
Le retard mental est un développement incomplet des capacités cognitives, de l’intelligence verbale, et/ou d’autres formes d’intelligence d’un individu. Je ne vais pas trop entrer dans les détails de cette catégorie car ce n’est pas le thème de ce site. Si vous souhaitez plus d’informations sur le sujet, je vais vous rediriger vers un excellent article de l’INSHEA (en bas de page) dans lequel vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin.
Le Très Haut Quotient Intellectuel, ou THQI
Je termine cette partie de la classification du QI avec quelques précisions sur le THQI (Très Haut Quotient Intellectuel). C’est une catégorie que j’ai croisée quelques fois dans mes recherches et qui se situerait encore un écart-type au-dessus du haut potentiel (donc à partir de 145 chez Wechsler, ou 172 chez Cattell par exemple). J’ai choisi de ne pas la représenter sur l’infographie pour plusieurs raisons. La première c’est que, comme expliqué, elle n’est pas présente partout. Or, je voulais faire un récapitulatif concis et qui est plus ou moins applicable à chaque échelle (pour permettre une comparaison). La seconde est qu’elle n’a pas son pareil lorsque le quotient intellectuel baisse. En effet, je n’ai pas trouvé de « TBQI » (« Très Bas Quotient Intellectuel). Pourquoi ? Je ne sais pas.
Dans tous les cas, le THQI semble présenter les mêmes caractéristiques que le haut potentiel, mais plus exacerbées. Je m’explique : le décalage social est encore plus avéré ; l’hypersensibilité est plus présente et affutée ; le quotient émotionnel plus élevé ; etc. L’efficience intellectuelle de ces personnes serait incroyable. Comme pour le QI d’un surdoué, tester le potentiel le plus tôt possible ne peut être que bénéfique car ces qualités psychométriques nécessitent un accompagnement particulier (de la même manière qu’un retard mental demande un suivi différent).
Conclusion sur la classification du QI
Pour conclure, la classification du QI se fait au sein d’un continuum qui va du haut potentiel au retard mental, en passant par l’intelligence moyenne. Selon l’échelle prise en compte, vous trouverez certaines autres catégories au sein même de ce continuum et qui permettent de faire la transition entre l’intelligence moyenne et le haut potentiel.
Je me permets encore de préciser que ces limites entre les catégories ont été établies suite à l’acceptation arbitraire de la répartition des quotients intellectuels humains selon la loi normale de Gauss.
WAIS – WISC | Cattell | Stanford-Binet | K.ABC | |
Haut potentiel | + 130 | + 148 | + 145 | + 130 |
Intelligence supérieure | 115 – 130 | 124 – 148 | 110 – 145 | 115 – 130 |
Intelligence moyenne | 85 – 115 | 76 – 124 | 90 – 110 | 85 – 115 |
Intelligence faible | 70 – 85 | 52 – 76 | 55 – 110 | 70 – 85 |
Retard mental | – 70 | – 52 | – 55 | – 70 |
Sources
- INSHEA, Définition et origine du retard mental.