Être un(e) adolescent(e) surdoué(e) : le défi de l’université
Et hop, on renouvelle l’expérience ! Aujourd’hui, j’ai la chance d’accueillir une nouvelle surdouée qui a souhaité venir partager son expérience. Nous nous intéressons aujourd’hui aux difficultés que peut ressentir un enfant zèbre lors de sa scolarité et de ses études supérieures. Je ne vous en dit pas plus !
Prise de conscience de la douance
H. M., 21, BE-UK : Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été différente. Il n’y avait pas un intéret ou une inquiétude spécifique de la part de mon entourage ; j’étais d’ailleurs vue comme l’enfant modèle, « parfaite ». A l’adolescence tout s’est compliqué, notamment psychologiquement, et s’est fait ressentir bien plus. De nouveaux noms contraires aux précédents se sont fait entendre (folle, psychopathe, miss-je-sais-tout, bizarre, outcast, timbrée, etc.). A treize ans ma belle-mère avait posé la question de la « surdouance« , mais rien ne s’est passé après ça mis à part mes quelques recherches sur les caractéristiques auxquelles je correspondais. Etant très auto-critique, je ne me voyais jamais assez bien. Une sorte de deuxième ego cependant s’est rendu compte qu’en effet, par rapport à une certaine moyenne, mes compétences étaient plus riches, et cela dans de plus vastes sujets.
Impacts sur l’enfance et l’adolescence
H. M., 21, BE-UK : Comme je n’avais pas compris qu’il y avait question de douance, j’ai surtout tout mis sur le compte psychologique. Après réflection, lors de mon enfance cela s’était très bien présenté alors que durant mon adolescence, avec les troubles psychologiques multiples qui se sont enchainés, cela à été une catastrophe, mais j’ai pu réussir mes années de secondaires sans redoubler.
Et aujourd’hui ?
H. M., 21, BE-UK : Après les secondaires je me dirige vers l’université et deux années de suite j’échoue lamentablement (alors que je suis intéressée et que je connais la matière). Cela a aussi clairement contribué en tant que facteur causant mes fréquentes dépressions. J’en suis à un stade où l’orientation de mes études m’est comme un privilège (celles d’avant étaient relevaient plus du challenge), mais je suis si impliquée, rapide et efficace qu’à la moitié du seconde quadrimestre de ma première année de bachelier, j’avais lu tous les cours jusque ceux de bac 3 (fin du cycle) et que j’ai été chipé des syllabi sur d’autres cours qui m’intéressaient au sein de mon université. Les modalités d’évaluations quelques mieux ajustées que dans la faculté de médecine ne permettent tout de même pas de réaliser de manière optimale ce potentiel « si élevé ».
En ce moment (Avril 2021) je décroche dû à l’ennui et les conflits assez sévères avec les figures d’autorité, et le ras-le-bol de toujours être traitée en outcast marginale à qui on ne répond pas dans le groupe de travail après m’être fait lynchée pour avoir fait trop en avance (proactive pour aider, innover, etc.) et parce que 80% du language que j’utilisais (en néerlandais) étaient trop complexes niveau vocabulaire, syntaxe, sujet assez spécifique (assez tabou et puis scientifique), etc. …. Et puis dans ma famille je viens à peine d’en parler avec ma belle-mère pour la première fois alors qu’elle était à moitié en train de s’endormir (donc, 4 ans après mon test).
Les avantages de la douance
H. M., 21, BE-UK : L’empathie c’est génial! Et puis la capacité à pouvoir observer les choses plus finement, de pouvoir concevoir l’abstrait, de ressentir plus clairement à travers les sens… c’est fantastique. La curiosité, le savoir, la création et la polyvalence sont des choses que je cheris. Même l’hypersensibilité affective et mes émotions volcaniques que j’arrive à détecter avec plus au moins de précision sont paradoxalement une qualité, une force. Et sans doute par dessus tout: la passion. La passion est un des points les plus importants d’une personne, selon moi. Descartes pourrait approuver de cela si je ne m’abuse…
Les inconvénients de la douance
H. M., 21, BE-UK : Je suis constamment incomprise, donc jugée de ceci ou cela parce que beaucoup de savent pas/ ne se posent pas la question. Que ce soit personne random, ami.e, parent, soeur/frère, etc., les gens qui ne savent pas ne pourront pas comprendre ce qu’il y a à connaître.
Quelques conseils ?
H. M., 21, BE-UK : Ça peut être surprenant, mais au final ça ne change pas vraiment qui on est. Le nom de ce que nous partageons ici ne fait que nous donner la possibilité d’affiner ses possibilités de recherches et éviter du temps à perdu à se poser « et si…? mais et ça….? ». Renseignez-vous pour vous avant tout, parce que les autres ne voudront pas savoir. Prenez connaissances de vos forces et faiblesses en rapport avec votre surdouance, faite le point sur ce dont vous avez besoin pour mener à bien vos projet, votre vie, vos études, etc., et vous pourrez mieux vous projeter – peut-être voir ce qui est déjà mis en place pour ces personnes que nous sommes.
Le mot de la fin
H. M., 21, BE-UK : Si j’avais su plus tôt que mon QI était si élevé (avant mes 17 ans), j’aurais peut-être pu regarder à un environnement plus spécialisé… Mais c’est après trois ans et demi à l’université que je vois que pour ce niveau d’étude il existe (en Belgique) que dalle. Les aménagements seront surtout ceux dont bénificient les personnes avec troubles Dys ou TDAH (ce qui est aussi mon cas)…. pas beaucoup plus… La frutration est maintenant tellement haute que je ne sais plus où me mettre, quelle position prendre. Je suis capable, mais on me donne pas d’accès // je peux arriver au cinquième étage, mais donnez-moi une béquille/permettez-moi de prendre l’ascenseur/de bien vouloir organiser le cours à un étable plus facilement accèssible (2ème ou 3ème étage…?). L’handicap invisible rend aveugles ceux et celles qui n’admettent pas la possibilité d’observer quand ils ne font que voir. Je n’avais pas révélé les résultats pour mon QI, ni n’avait dit que j’allais passer des test, à ma famille car ma soeur me qualifiait d’arrogante et monopolisante – sur des sujets, qui plus est, sont appréciés que par ma personnes aux goûts bizarres et sans amis (elle aimait insister souvent dessus même si ce n’était pas le cas). Pourtant j’étais juste passionnée et trouvant l’éducation et le partage de la connaissance comme primordial, comme un cadeau, je partage avec enthousiasme. C’est un trait commun que j’ai avec les les Aspies d’ailleurs. Les feedbacks rassemblés m’ont permis d’en venir à une conclusion: je me sens mieux isolée, et si pas, alors entourée de personnes comme moi.