Les étapes par lesquelles passe un enfant zèbre en grandissant
Aujourd’hui on va étudier les étapes par lesquelles passe un enfant zèbre pour devenir un adulte surdoué épanoui. Si vous êtes un haut potentiel ça vous aidera certainement à comprendre vos états psychologiques et les étapes par lesquelles vous passez. Si par contre vous êtes le parent d’un enfant zèbre, ça va vous aider à mieux l’accompagner à travers l’enfance et l’adolescence. Sans cette compréhension de la construction de la personnalité il est très compliqué pour le petit zèbre de s’épanouir.
Je m’appelle Paul et mon haut potentiel a été détecté il y a plus de dix ans maintenant. Aujourd’hui, je partage sur Connect The Dots ce que j’ai appris pour aider les autres à mieux se comprendre et à s’aimer.
NB : cet article est la retranscription de la vidéo ci-dessus.
L’enfance
Alors on va commencer par l’enfance de la personne surdouée. Donc dans les grandes lignes, l’enfant zèbre c’est quelqu’un qui cherche absolument à se faire des amis mais qui, malgré tout, se sent très régulièrement seul, triste parce qu’il est différent. Il a peur des autres. En tout cas moi j’avais très peur des autres, et pourtant j’avais qu’une envie c’était vraiment d’être avec eux et de leur ressembler, de me sentir un peu plus normal. En parallèle on ne comprend pas pourquoi on se fait rejeter alors qu’on est quelqu’un qui aime la justice, qui aime l’amour, et qui est d’une générosité énorme. Mais malgré tout ça on se fait rejeter. Et aussi on ne communique qu’avec nos émotions. Notre hypersensibilité c’est vraiment ce qui nous drive dans la vie.
Les premières années
Voilà donc maintenant on va s’intéresser à la première phase, voir plutôt l’enfance dans les détails.
Bébé scrutateur
Et la première étant les toutes premières années quand on était encore un tout petit bébé jusqu’au plus jeune âge. Donc quand il est bébé le surdoué est un bébé qu’on peut appeler un « bébé scrutateur ». C’est à dire qu’il ne fait pas que regarder le monde, il le transperce vraiment avec son regard. Mes parents me racontent de temps en temps des fois où en fait je leur faisais pas peur en les regardant, mais ils pouvaient se sentir jugés ou quelque chose alors que j’avais juste deux ans et ça arrivait souvent. Donc il absorbe tout ce qu’il se passe autour de lui et vraiment il transperce tout, il découvre le monde très intensément.
Le début du questionnement sans fin
Le vocabulaire a tendance à venir d’un coup – ou du moins très rapidement sans passer par la case un peu « bébé » où on parle avec un « langage bébé ». Très rapidement le surdoué a vocabulaire (pas un niveau adulte mais) quand même assez développé. Il s’interroge aussi beaucoup et il se pose beaucoup de questions qui sont un peu improbables pour quelqu’un de son âge. Ce sont des questions qui sont sur tous les sujets et tout le temps. Mais malgré tout le thème central reste les limites de la vie, de la mort, l’origine de l’univers,… toutes ces grandes interrogations qu’on peut avoir. Et à ces questions-là le petit zèbre il veut une vraie réponse pour pouvoir se déstresser parce que toutes ces questions sans réponses ça l’angoisse vraiment. Il est très stressé pour ça. Sauf que l’adulte (que ce soit ses parents ou son professeur ou au n’importe quelle source d’autorité) n’a pas forcément les réponses à ces questions. Et du coup l’enfant se rend compte que l’adulte ne sait pas lui répondre, et du coup il arrête de poser les questions au bout d’un moment parce qu’il faut que ça ne sert à rien. À ce moment-là l’adulte est content parce qu’il pense que l’enfant a trouvé une réponse ou qu’il a changé de sujet ou quelque chose, sauf qu’en fait le surdoué il est encore plus stressé, il comprend que personne ne peut lui répondre, et il sent encore plus seul. Donc un petit conseil si des parents d’enfants surdoués m’écoutent : même si votre enfant est silencieux et que vous pensez qu’il a laissé tomber le sujet incroyable… c’est faux ! Il l’a encore dans la tête et il a besoin d’être rassuré.
Pour tenter de répondre à toutes ces questions, il lit beaucoup. Il veut comprendre le monde. Il tente de trouver ses réponses. Donc il lit beaucoup de livres. Moi je me souviens que je lisais beaucoup de dictionnaires et d’encyclopédies. J’aimais ça, apprendre des mots, apprendre des choses, et ça me permettait de mieux comprendre ce qui m’entoure.
Généralement à cet âge c’est un enfant qui va susciter un peu l’admiration et la fierté de ses parents. Il est rigolo, il est avancé, il parle bien, et du coup il a une confiance en lui qui est vraiment boostée. On reviendra sur la confiance en lui un peu plus tard, mais il faut retenir que dans les toutes premières années il a bien confiance en lui.
L’école
Ensuite l’enfant surdoué arrive à l’école. C’est là que ça se complique un peu parce qu’il y a les premiers malentendus ou des quiproquos. En fait il ne décode pas, il ne comprend pas les implicites de l’école. Il les interprète différemment en fait. Il va avoir tendance à répondre à côté, ou juste à ne pas comprendre, à comprendre à sa manière (qui n’est pas pas bonne, mais c’est une manière différente de celle de son professeur). Et du coup il peut poser des questions qui semblent complètement décorrélées de l’exercice et qui peuvent être vues parfois comme de l’insolence. Mais ce n’est pas ça, c’est juste de l’incompréhension.
Par exemple je me souviens moi en Primaire quand il y avait des contrôles, le professeur quand il me rendait les copies en fait je me rendais toujours compte que j’en avais fait beaucoup trop. J’avais répondu à côté de la plaque, beaucoup plus en profondeur et en fait en écoutant la correction je me disais « ah mais… mais c’était juste ce qu’il fallait faire ? Mais c’était trop simple ! Mais pourquoi on me demande ça ?« . Et en fait ça vient de là. J’avais mal interprété la question. J’allais trop loin. J’essayais d’aller trop profond dans le thème.
Le sentiment de décalage
Au bout d’un moment on se rend compte qu’on comprend différemment. Pour essayer de bien comprendre (et parce qu’on aime bien comprendre exactement la question) on va tenter de demander des précisions, de reformuler la question pour lui reposer, vérifier que la réponse est bien là même, pour vraiment comprendre exactement ce qu’on nous demande. Et ça moi des fois c’était vu comme de la provocation ou de l’insolence. Je n’aimais pas. Je voulais juste être sûr d’avoir compris (et d’avoir vraiment compris !).
Petit à petit, l’enfant surdoué se fait accuser parce qu’il ne respecte pas vraiment la règle. Les professeurs jugent qu’il fait semblant de ne pas comprendre, à côté ils voient qu’il a des capacités mais il répond à côté de la plaque. Donc est-ce que c’est pas un petit jeune qui fait le malin ? En tout cas c’est comme ça qu’ils le vivent. Et alors que, pour le coup, le surdoué lui il se sent seul et sa confiance en lui (dont on avait parlé avant qui était au top) en prend un coup. Il ressort globalement de l’école très déçu. Quand il y va, au début au CP, il est content parce qu’il se dit qu’il va apprendre plein de choses. Mais en fait tout va lentement. À part la lecture il colle des gommettes et ça le saoule. Il a besoin que ça aille plus vite.
L’ennui
Petit à petit on le voit comme un intello, et ça c’est pas du tout agréable. Les profs ne l’interrogent pas parce qu’ils lui disent « je sais que tu sais faire » et du coup ils ne l’interrogent pas. Ses camarades, vu qu’il est intello, il se fait un peu rejeter. C’est pas toujours bien vu. Le résultat c’est qu’il comprend (à tort) qu’en fait il faut faire semblant de ne pas comprendre et de ne pas savoir pour être interrogé et que lui il soit stimulé, et pour avoir des amis plus ou moins. Donc c’est quelqu’un qui fait semblant de ne pas comprendre, qui ne répond plus, qui se renferme sur lui-même, qui se sent seul, qui s’ennuie profondément, silencieusement à l’école.
Il va commencer à passer ses journées à penser, se refermer tout seul dans sa tête. L’enfant surdoué, quand il pense trop, penser devient une source d’inquiétude parce qu’on pense à tout. On repense à toutes les questions auxquelles on essaye de répondre, et on s’inquiète tout seul. Les relations sociales, comme je l’ai dit, sont compliquées parce qu’on partage pas du tout les mêmes centres d’intérêt que les autres. Même si on a envie on n’y arrive pas. Moi très clairement j’étais le seul à lire des encyclopédies et je n’avais personne à qui parler de mes découvertes. Pourtant je trouve ça passionnant, mais je n’avais personne qui faisait ça. Alors du coup on jouait aux billes et on s’intéressait au cartes (moi c’était les cartes Yu-Gi-Oh, on faisait des batailles). Mais ça j’aimais bien parce que j’étais un peu curieux et que je m’intéressais à tout, mais c’est pas ça qui me passionnait je n’avais personnes avec qui vivre de cette passion du monde.
L’arrivée des émotions explosives
En parallèle on a aussi l’hypersensibilité qui ressort. J’en parlais, ça drive nos choix. Là on est encore jeunes. On n’arrive pas trop à gérer nos émotions et on peut passer très vite des larmes à la colère à la joie. Ça explose et ce n’est pas contrôlé. Notre besoin de justice aussi commence à ressortir. De temps en temps on voit des injustices (dans la cour de récréation, dans une manière de noter du prof ou quelque chose) et on prend des positions très fortes parce que ça nous énerve et ça nous met en colère. Et ça les autres n’apprécient pas du tout. En bref l’école ce n’est pas toujours facile. Le surdoué finit par douter de lui et il n’a plus du tout confiance en lui et en ses capacités.
À la maison
En parallèle de l’école il y a aussi à la maison. Ça se passe à peu près au même moment. On teste les limites de nos parents et on les pousse à bout parce qu’on ne se contente pas d’explications simples sur à peu près tout. Que ce soit les questions existentielles (dont j’ai parlé un peu plus tôt) mais aussi les règles qu’on peut avoir à la maison (j’en parle des fois sur le site internet) j’ai besoin de comprendre pourquoi je dois aller me coucher à telle heure ? Pourquoi il faut faire ça ? Et ainsi de suite.
Et de temps en temps je ne comprends pas, ça ne marche pas, et j’ai vraiment besoin de plus d’explications.
Le début de l’extra-lucidité
Ce qui se passe aussi c’est qu’on voit les limites de nos parents. On se rend compte que ce ne sont que des Humains. Que comme tous les Humains ils font des erreurs. Ils sont mortels. On appelle ça l’extra-lucidité du haut potentiel. Tout peut arriver. Et ça c’est une source de stress énorme. En parallèle du stress que potentiellement ils peuvent mourir, s’ils font des erreurs vu qu’ils sont humains et que tout le monde fait des erreurs, pourquoi est-ce qu’ils auraient raison avec cette règle-là ? Pourquoi est-ce que ça peut pas être nous qui avons raison ? Donc le surdoué c’est quelqu’un qui va se construire de manière très solitaire et selon ses propres règles à lui qu’il aura, lui, jugé comme étant les bonnes.
La différence adulte – enfant
Également il a un peu de mal à faire la différence entre les adultes et les enfants. Par exemple moi j’avais beaucoup de mal à comprendre pourquoi certaines questions ne devaient pas être posées aux « grandes personnes » ? Pourquoi les adultes étaient prioritaires sur certains trucs juste parce qu’ils sont adultes ? Pourquoi est-ce qu’on me gronde alors que je suis convaincu que j’ai raison ? (Et que je suis encore, au jour d’aujourd’hui, convaincu que j’ai raison sur ces sujets-là). Pourquoi en fait vu que j’étais un enfant j’étais moins pris au sérieux ? Et ça, ça m’a fait beaucoup me refermer sur moi-même et ne pas comprendre pourquoi ma vision dérangeait. En fait je me sentais vraiment un adulte dans un corps d’enfant. Ce corps d’enfant me mettait des barrières parce que j’estimais avoir autant ma place à la table des grands que les autres grands. Voilà pour l’enfance.
Evolution de la confiance en soi
Donc on va revenir sur l’évolution de la confiance en soi de l’enfant zèbre.
Au début comme je l’ai dit, c’est quelqu’un qui, quand il est tout petit, a une grande confiance en lui parce qu’on le laisse s’exprimer et qu’il est vu comme un petit enfant modèle un peu. Mais après il se prend les déceptions de l’école et de la vie avec ses parents qui ne sont pas toujours faciles. Il a tendance à être brimé et cassé et la confiance en lui en prend un coup.
Je veux faire une petite note aussi. C’est que ces difficultés à l’école (dont je parle un peu là et j’en reparlerai juste après) on les connaît bien chez les surdoués parce que c’est souvent les surdoués qui vont le plus chez les psychologues HPI ou voir des médecins. C’est ceux qu’on détecte le plus parce qu’il y a des difficultés. Les surdoués pour qui tout se passe bien – globalement moi, même si j’avais un peu de mal à l’école, j’ai eu une scolarité exemplaire et dans les grandes lignes tout s’est bien passé : j’étais un très bon élève. Je n’ai pas été détecté comme ça, on m’a détecté vraiment par hasard pour d’autres questions. Et les surdoués un peu comme moi et comme plein d’autres je suis sûr, qui eux-mêmes ne sont pas au courant de leur douance, eh bien ces surdoués-là on les connaît beaucoup moins bien. Donc là je vais parler des difficultés, mais il faut savoir qu’il y a des surdoués pour qui tout se passe bien. Juste, ces personnes-là on ne les connaît pas parce qu’elles se fondent dans la masse.

L’adolescence
On arrive maintenant sur l’adolescence qui est une période de transition chez tout le monde, et qui est très compliquée également chez les surdoués. Alors l’adolescence du coup c’est une période où tout le monde veut rentrer dans le moule. On veut être accepté dans sa bande de potes et correspondre aux clichés de l’adolescence. Donc à ce moment-là le surdoué a tendance à rejeter sa différence (qui est sa surdouance et son haut potentiel). Il cherche à s’identifier à ses camarades même s’il se sent différent. Sauf que vu qu’il se sent différent, il peut potentiellement faire semblant de ne pas l’être mais au fond de lui il se sent toujours très seul.
Les grands choix
L’adolescence est aussi un moment où on doit faire des choix, principalement au niveau de l’orientation. On nous demande en troisième (je ne sais plus quel âge on a… 15 ans un truc comme ça) de choisir ce qu’on veut faire dans la vie. Mais on se connaît à peine soi-même et on n’a aucune idée de faire ça. Et comment faire un choix aussi important que l’orientation (sur le moment on pense que c’est hyper-important et on nous fait croire que c’est important, qu’il faut absolument le faire, qu’on n’a pas le choix) alors que en tant que haut potentiel on a envie de tout tester de faire tous les métiers du monde et on s’intéresse à tout. Et choisir une voie c’est renoncer à toutes les autres. Ça, cette renonciation, elle est horrible.
Quand on m’a demandé de choisir ma voie, j’ai terminé par faire un Bac S et puis après des études de commerce parce que je trouvais que c’était les voies qui me fermaient le moins de portes. C’était là où, potentiellement, après, je pouvais encore faire le plus de choses. C’est uniquement comme ça que j’ai choisi parce que sinon je n’arrivais pas à choisir quelque chose. J’étais complètement bloqué. Ça me stressait.
La conscience collective
Aussi pendant l’adolescence c’est là qu’on développe une conscience collective. C’est à dire que on a du mal à ne penser qu’à soi quand la conscience collective serait différente. Je m’explique : on a du mal à trouver une orientation pour soi quand tous les malheurs du monde ne sont pas résolus. Tant que tout n’est pas parfait autour de nous, qu’il y a toujours de la famine, des guerres, des maladies, tout ça, comment est-ce que moi, Paul, je peux choisir de faire un Bac S et de me spécialiser dans des maths de la SVT ou ce que vous voulez sachant qu’il y a encore des gens qui crèvent de faim ailleurs et ça vraiment j’avais du mal vous recentrer sur moi tant qu’il y avait des problèmes ailleurs ?
C’est toujours un peu difficile parfois. Je le gère beaucoup mieux, mais à ce moment-là j’avais envie de sauver le monde et d’être un héros. J’avais du mal à me replier sur ma petite vie tant qu’il y avait des choses qui n’allaient pas.
L’extralucidité
L’extra-lucidité (dont je parle des fois) se développe aussi. Elle a commencé à se développer quand on prend conscience du fait que nos parents ne sont que des Hommes et qu’ils ont des limites. Là, c’est l’extralucidité sur nous-même et sur le monde. On se rend compte de ce qu’il se passe. C’est ça qui nous rend vraiment en colère. Elle complique le fait de garder un calme intérieur et d’être détendu. C’est très dur. On se rend compte que le monde c’est une catastrophe. On juge que c’est une catastrophe sur le moment, que ça ne va pas, qu’il y a trop de choses à faire et qu’on n’a pas le temps en une vie de tout régler.
Et surtout on est en colère contre soi parce qu’il faut faire ça, contre le monde, contre nos parents parce qu’on a l’impression qu’ils ont rien géré, et contre tous les autres parce qu’ils ne s’en rendent pas compte. On a l’impression qu’ils s’en fichent. Moi, voir des SDF dans la rue ça me rendait fou de rage. Et de voir que pour certaines personnes ils étaient complètement invisibles c’était impensable. Ça m’énervait encore plus contre eux alors qu’eux.
La puberté
En même temps que tout ça, l’adolescence c’est la période de la puberté. On découvre de nouvelles émotions. On est un peu tout chamboulés à l’intérieur. C’est un moment où, pour calmer toutes ces émotions, on va essayer (notre cerveau va essayer) de se couper de nos ressentis. On se coupe des émotions, de nos émotions. On peut en ressortir soit en étant une personne très froide, soit ça peut ressortir sous forme d’addictions. Ma psychologue, quand j’allais la voir, m’avait mis en garde parce que les personnes à haut potentiel (selon elle) étaient plus sujettes à certaines addictions (soit des drogues, à l’alcool, ou des addictions émotionnelles, il y a plein d’addiction possibles, au sucre, etc.). Il faut faire attention parce que ça nous permet de nous évader de nos pensées et de tout ce qui nous tracasse. Attention si vous m’écoutez.
La peur de l’amour
Et enfin la peur de l’amour et de lâcher complètement nos sentiments, d’être en roue libre alors que ces sentiments qu’on essaye vraiment de tasser et de renfermer, de les laisser parler. C’est une idée folle ! Moi en plus parmi tout ça j’ai découvert que j’étais gay et alors toutes mes émotions de la puberté, de découvrir ça, plus la peur de lâcher mes sentiments, je me suis complètement renfermé sur moi-même c’était une catastrophe.
La peur de l’échec
Ce qui peut se passer aussi, c’est qu’on entend souvent dire « tu vas y arriver », « tu en est capable ». On disait » Paul, c’est bon toi tu es intelligent tout est facile pour toi, tu vas le faire ». Comme je vous le disait j’avais des facilités à l’école. J’apprenais facilement. Mais du coup cette exigence, qu’on a l’impression que les autres ont sur nous, nous met une pression énorme. On est déjà en plein doute sur nous-mêmes et on a l’impression que si on ne réussit pas les autres vont nous juger parce qu’ils pensent qu’on y arrive plus facilement. Du coup, si jamais j’échoue, est-ce que ça veut dire que je suis encore plus nul ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Je me souviens que c’était des moments de stress pas possible juste parce que les autres me mettaient du stress parce que j’avais plus ou moins des facilités. On repart sur le fait qu’on essaie de mettre un « masque de débilité », que j’avais appelé dans la vidéo précédente un « Effet Pygmalion inversé ». Quand on se dit qu’on fait semblant de pas y arriver en espérant qu’on n’y arrive vraiment pas pour se rendre un peu plus débile et qui est moins cette pression des autres, cette pression scolaire qui peut se transformer en phobie.
La confiance en soi à l’adolescence
Donc la confiance en soi. On avait quitté l’école primaire avec une confiance en soi en chute libre. Pendant le l’adolescence ça continue cette chute. On se sent toujours de plus en plus seul, toujours de plus en plus différent, et on se rend vraiment compte que le monde va mal et que c’est une catastrophe. Ça devient compliqué pour le surdoué de gérer.
Ce qu’il peut y avoir comme solution (parce qu’il y en a une, c’est la petite flèche qui remonte !) c’est moi ce qui m’a fait beaucoup de bien c’était le suivi psychologique que j’ai eu. Je conseille vraiment à tout le monde de discuter de ses différences avec un professionnel, ou essayer de trouver des autres surdoués avec qui parler. Ce n’est pas toujours facile je sais, mais ça peut vraiment être utile de parler de tout ça. Et moi ce qui m’a fait beaucoup de bien c’était de retrouver mon vrai self. J’avais fait un article là-dessus sur le blog. Tout ce travail parce que petit à petit j’avais construit une personnalité de façade qui était froide parce que je refoulais mes émotions et qui n’était aussi pas moi parce que j’essayais de m’inclure dans des groupes de potes et tout ça. Faire un gros travail sur la réalisation du fait que cette personnalité n’était pas moi et essayer de me retrouver, mon moi, mon Paul, m’a fait beaucoup de bien et fait que maintenant je vais très bien et je vis ma mon haut potentiel sans stress pratiquement. Mais vraiment c’est des travaux que je vous conseille de faire.
