Aujourd’hui on va parler de « L’Adulte Surdoué » de Monique de Kermadec. C’est un bouquin culte de la bibliothèque du surdoué.
Si vous êtes une personne à haut potentiel, il vous donnera la direction à suivre dans la relation avec vous-même. Le tout basé sur des années de travaux dans son propre cabinet psychologique. Quand je l’ai lu ça m’a vraiment rappelé le chemin qu’on avait pris avec ma propre psy il y a quelques années. Bref, restez bien jusqu’au bout parce qu’on va revenir dessus.
Je suis Paul de Connect The Dots, et mon haut potentiel a été détecté il y a plus de dix ans maintenant. Aujourd’hui, je partage ce que j’ai appris, ce que j’ai compris sur moi-même, pour aider les petits nouveaux.
NB : cet article est la transcription de la vidéo ci-dessus.
Qui est Monique de Kermadec ?
Monique de Kermadec est une psychologue clinicienne et psychanalyste qui est spécialisée dans les hauts potentiels intellectuels. Son livre offre les réponses aux diverses interrogations que peut avoir l’entourage du haut potentiel et de ses patients (qui étaient hauts potentiels) durant sa carrière. Je vous préviens tout de suite : je ne vais pas forcément dévoiler la totalité du livre parce que je trouve que ce n’est pas forcément hyper cool vis-à-vis de l’auteure. On verra plutôt les grandes idées. Le but c’est plutôt de vous donner envie de le lire. Je vais vous le recommander tout au long de la vidéo parce qu’il est vraiment top.
Comment reconnaître un adulte surdoué ?
Le livre est divisé en six chapitres qu’on va voir. On commence par le premier qui et « comment reconnaître un adulte surdoué ? ». Pour ça, il existe deux méthodes. Il y a d’abord la méthode quantitative et puis la méthode qualitative.
La méthode quantitative est le test de QI. On utilise généralement Wechsler en Europe, et il faut avoir plus de 130. Il faut savoir que les tests de QI (je le répète souvent) ne sont pas 100% fiables. Ils doivent vraiment être vus comme un outil pour le (la) psychologue et non pas comme l’examen final en tant que tel. C’est à dire que c’est quelque chose qui va venir appuyer la réflexion, mais c’est pas quelque chose qui va venir trancher cette réflexion.
Côté qualitatif, le but c’est d’identifier certains aspects qui sont caractéristiques chez les zèbres :
- La divergence de points de vue : on dit souvent que les hauts potentiels sont « câblés » différemment, et ils ont une pensée divergente. En fait, ils font des connexions que les autres ne font pas. Ils ont des idées différentes, des points de vue différents.
- La sensibilité : ce sont des personnes qui sont hypersensibles émotionnellement comme sensoriellement.
- L’excitabilité, c’est une grande réceptivité à ce qui les entoure. Leur cerveau est surexcité par la moindre chose et il a du mal à se calmer.
- La clairvoyance : Ce que Monique de Kermadec appelle « clairvoyance » et que moi sur blog j’ai plutôt appelé extra-lucidité, en fait c’est le haut potentiel qui perçoit tout ce qui l’entoure, et il l’analyse en permanence. Du coup il trouve très rapidement des solutions adaptées.
- Et enfin le perfectionnisme : le haut potentiel est quelqu’un qui a besoin de plaire, qui a besoin d’être aimé, et qui est sensible aux belles choses. Ainsi il aime quand tout est parfait.
La théorie des intelligences multiples
Le deuxième chapitre est orienté sur la prise de conscience de ces dons. Monique de Kermadec estime que les hauts potentiels ont quatre intelligences différentes. C’est ce qu’on appelle la théorie des intelligences multiples.
Il y a d’abord l’intelligence cognitive, qui est l’intelligence « classique » comme on imagine. C’est celle qui est mesurée par le test de quotient intellectuel.
Ensuite il y a l’intelligence émotionnelle que l’on mesure avec le quotient émotionnel.
Puis l’intelligence relationnelle : comment on se comporte par rapport aux autres dans la société.
Et enfin l’intelligence créative.
Donc on voit bien que sur cette théorie d’intelligence multiples selon laquelle les hauts potentiels ont ces 4 intelligences, et bien le test de QI (qui ne mesure que l’intelligence cognitive) ne donne pas vraiment une vision globale de tout ça. C’est pour ça, selon Monique de Kermadec, qu’il est très important de consulter, de discuter, et de ne pas se baser que sur le test de QI. C’est vraiment tout un travail, tout un accompagnement et toute une réflexion globale autour de la personne.
Les malheurs de l’adulte surdoué
Troisième chapitre : comprendre le « problème » pour le maîtriser. Alors j’ai voulu vous partager une citation de Monique de Kermadec dans le bouquin que j’adorais. C’est « L’Adulte surdoué ne comprend pas comment le plus grand nombre s’accomode de la médiocrité, de l’imperfection et de la niaiserie des divertissements organisés pour écarter les Hommes de l’Étude et des Arts« . Moi, j’adore cette citation.
L’Adulte surdoué ne comprend pas comment le plus grand nombre s’accomode de la médiocrité, de l’imperfection et de la niaiserie des divertissements organisés pour écarter les Hommes de l’Étude et des Arts.
– Monique de Kermadec
En fait elle veut dire que les hauts potentiels se questionnent sur tout, et tout le temps. Ce sont des personnes qui ne supportent pas les mensonges, l’hypocrisie ou l’injustice. Ils se donnent à fond dans toutes leurs relations (amicales, amoureuses ou autres) et ils finissent très généralement déçus parce qu’ils se donnent plus que l’autre. Le surdoué souffre de solitude. Ce sont des personnes extrêmement idéalistes et la confrontation avec la vérité leur déplaît. Globalement, toutes ces interrogations qu’on peut avoir et ces points de vue un peu divergents peuvent sembler très excentriques vus de l’extérieur. C’est pour ça que le haut potentiel est vu comme quelqu’un de différent malgré tout. Lui, il n’aime pas la vérité qu’il voit. Tout ça le rend très malheureux.
Stratégies d’adaptation
Alors pour lutter contre ces sentiments malheureux, le haut potentiel met en place des stratégies d’adaptation. Elles diffèrent selon qu’il est au courant ou non de sa douance.
S’il n’est pas au courant, il met en place ce qu’on appelle un faux self. Je ne vous en dit pas trop, je reviendrai dessus juste après (il y a un chapitre dessus).
Si, par contre, il est au courant de sa douance, il peut mettre en place plusieurs stratégies. Déjà ce qu’il faut savoir c’est qu’il est au courant et comprend son fonctionnement. Et ça, croyez-moi, ça fait un bien fou ! On se sent moins bizarre et moins étrange. On est juste différent, mais on comprend pourquoi ; on met des mots dessus. Ensuite il peut éventuellement se formater à la société, c’est à dire qu’il peut se fondre dans le moule, s’y faire, et tout se passe bien. C’est plus ou moins ce qu’il s’est passé pour moi. Sinon, il peut également éviter le contact avec les autres. En fait, il souffre trop de cette différence avec les autres. Il s’en rend compte quand il les voit. Alors en toute logique il va se couper des autres éviter le contact. Généralement il va s’enfermer soit dans le travail, soit dans sa passion, soit dans quelque chose, mais il va vraiment se renfermer. Et sinon il peut rejoindre des clubs privés pour les surdoués. Il y a de nombreux clubs et associations qui font un peu ça.
Le Faux self et l’identité profonde
Quatrième point : la question de l’identité profonde. C’est là donc qu’on revient sur le faux self. Alors le faux-self est à différencier du vrai self.
En quelques mots, le vrai self c’est notre identité profonde. C’est qui on est, nous, vraiment.
Le faux self, c’est comme un masque social qu’on va mettre. Il correspond aux normes sociales et il sert à nous protéger. Il y a plein de théories psychologiques dessus (ça pourrait être une vidéo à part entière, mais ce n’est pas le sujet). Globalement, le faux self est là pour nous protéger et pour savoir comment se comporter en société. Tout le monde à cette relation vrai et faux self. C’est ce qui fait que par exemple on n’est pas totalement nous-mêmes et naturel en entretien d’embauche. On met cette espèce de masque sociale qui dit il faut se comporter comme ça. C’est ce qui fait que, globalement, la société marche bien.
Le problème qu’il y a c’est que les zèbres sont très atteints dès qu’on leur fait une petite critique à cause de leur hypersensibilité. Ça leur fait très mal de voir qu’ils sont différents. Alors ils ont tendance à laisser leurs vrai self caché au fond d’eux et à n’exprimer que cette personnalité de façade tout le temps. Et ça, de ne jamais être soi-même, c’est très mauvais.
D’ailleurs, Monique de Kermadec signale que ça a des conséquences graves sur la santé, le stress, l’angoisse, des névroses, voire même des dépressions. Ce qui est embêtant, c’est que l’adulte surdoué passe à côté de toute sa vie juste pour plaire au plus grand nombre.
Les premiers pas pour changer
Alors on va voir le cinquième (et avant dernier) chapitre du livre : les raisons de consulter. La principale raison, c’est de se comprendre. On sait qui on est, on sait d’où on vient, pourquoi on fait ça, pourquoi on agit comme ça, bref on se comprend.
Monique de Kermadec propose un accompagnement en plusieurs étapes. C’est rigolo parce que c’est plus ou moins les étapes que j’avais faites avec ma psychologue.
- La première, c’est d’affronter son faux self. Il faut démêler le vrai du faux, comprendre qui on est, pourquoi on est comme ça, et qui on fait semblant d’être. Il s’agit de différencier les deux personnalités.
- Ensuite, il faut dépasser son sentiment de culpabilité par rapport à ce qu’on accomplit ou non vis-à-vis de notre haut potentiel. C’est à dire que les autres peuvent penser qu’on a un don, qu’on a loupé quelque chose, que machin, et il faut se déculpabiliser de ça.
- Ensuite, prendre conscience de sa peur du risque. On a très peur de se tromper parce qu’on a peur de ne plus être aimé. Du coup, on se bloque complètement et ça rejoint le point suivant.
- La dépendance à l’approbation : on a tout le temps besoin d’être validé par les autres pour ne pas qu’ils arrêtent de nous aimer, parce qu’on a peur de les perdre. Et pareil : on se bloque.
- Ensuite il faut accepter de se retourner sur son passé et ne pas avoir peur de faire ressurgir des souvenirs qui nous ont blessés et qu’on cache.
- Enfin, il faut consolider l’estime de soi qui a été mise à mal après ces années de faux self, et retrouver qui on est, apprendre à s’aimer.
Les bénéfices d’une thérapie
Et enfin je vais conclure cet article avec le sixième chapitre qui est sur les bénéfices d’une thérapie.
Tout d’abord la thérapie permet au haut potentiel de se comprendre et de mettre des mots sur ses maux.
Ensuite elle lui permet de retrouver son vrai self et de ne plus se cacher derrière une fausse personnalité.
Et enfin, ça permet d’accepter sa différence et de bien vivre avec soi-même.
Vous l’aurez compris, c’est un livre que je recommande vraiment. Il est sourcé, et du coup on peut aller plus loin sur certaines thématiques que l’on veut approfondir. Et puis Monique de Kermadec est vraiment une référence dans le milieu de la douance. Donc je vous le recommande vraiment !
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